Retraite et intérim : quel principe ?

Sommaire

Travailler en intérim, une fois à la retraite, permet de garder un pied dans la vie active avec une certaine souplesse dans son emploi du temps. C’est aussi un moyen de s'assurer un complément de revenus non négligeable. Le point sur ce choix prisé par un nombre croissant de retraités.

Intérim et retraite : le fonctionnement

Le cumul emploi-retraite est un dispositif qui permet aux seniors de toucher des revenus plus élevés. Le recours au contrat de travail temporaire, ou intérim, est un choix privilégié par un nombre croissant de retraités. 

On estime à environ 500 000 personnes le nombre de « cumulards » en France. Au cours de la dernière décennie, le nombre de retraités souhaitant devenir intérimaires a progressé de quelque 1 % par an.

Cumul intégral retraite et intérim : les trois conditions à remplir

Pour être éligible au cumul intégral de sa pension de retraite avec son activité professionnelle, il faut remplir les trois conditions suivantes : avoir au moins 60 ans et bénéficier d’une retraite de base à taux plein, ou 67 ans (âge du taux plein) ; liquider l’ensemble de ses droits (retraite de base et complémentaire) ; cesser toute activité avant de reprendre.

Par exception, les activités suivantes ne sont pas soumises à interruption :

  • activités artistiques, littéraires, scientifiques, juridictionnelles ;
  • participations en tant que jury de concours publics ;
  • activités d'hébergement en milieu rural (gîte rural, chambre d'hôtes, etc.) ;
  • activités d'élu local ;
  • activités non salariées (si le régime de retraite de base correspondant prévoit que l'activité peut être poursuivie) ;
  • activités professionnelles à l'étranger ;
  • activités de nourrice, gardienne d'enfants ou assistantes maternelles ;
  • fonctions de tierce personne auprès d'une personne âgée, invalide ou handicapée.

Cumul partiel des revenus

Les personnes qui ne remplissent pas ces conditions peuvent bénéficier d'un cumul dans la limite d'un certain plafond de revenus.

Le plafond de revenus bruts à ne pas dépasser (incluant revenus professionnels et pensions de retraite), est le plus élevé des deux montants suivants : soit 160 % du SMIC (2 397,55 € par mois en 2018) ; soit le dernier salaire d'activité perçu avant la liquidation des pensions.

En cas de dépassement de ce plafond, le montant des pensions de retraite est réduit, dans l'attente d'une baisse des revenus d'activité permettant de ne plus dépasser ce plafond.

Bon à savoir : en cas de reprise d'activité auprès du dernier employeur, le cumul partiel des revenus et des retraites n'est possible qu'à partir du 7e mois suivant le départ à la retraite. 

L’intérim est une relation de travail tripartite impliquant l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise utilisatrice et l’intérimaire.

Il existe de nombreuses agences d’intérim. Certaines spécialisées dans des secteurs d’activité, d’autres sont plus généralistes. Il n’y a pas d’âge pour s’inscrire. N'hésitez pas à vous inscrire dans plusieurs agences, afin de multiplier vos chances. S'ensuit un entretien avec un chargé de recrutement, qui est l'occasion d’expliquer ses attentes : secteurs d’activité préféré, durée maximum des missions attendues, etc. Un contrat de travail est alors conclu entre l'intérimaire et l'agence d'intérim, qui est l'employeur de ce dernier.

L’entreprise de travail temporaire est sollicitée par une entreprise utilisatrice nécessitant un intérimaire (remplacement d'un salarié absent, emploi saisonnier, accroissement temporaire d'activité, etc.)

L’entreprise de travail temporaire signe un contrat de mission avec celui de ses salariés dont les compétences correspondent à la mission recherchée et le met à la disposition de l’entreprise utilisatrice.

L’intérimaire est rémunéré par l’entreprise de travail temporaire, qui refacture les heures effectuées à l’entreprise utilisatrice.

Les avantages : intérim et retraite

Pour les salariés

Le travail en intérim permet aux seniors de conserver un volume d’activité, mais généralement réduit (emploi à temps partiel, missions ponctuelles séparées par des périodes de repos, etc.) avant de se mettre définitivement à la retraite. A la clé, un lien social entretenu et un complément de revenus non négligeable (de 800 à 1 000 € par mois en moyenne), notamment grâce à la prime de précarité de 10 %.

Pour ceux s'étant arrêtés dans leur vie professionnelle et souhaitant décrocher un contrat à durée indéterminée par la suite, c'est aussi l'occasion de remettre le pied à l'étrier.

Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2015, les cotisations versées dans le cadre du cumul emploi-retraite ne permettent plus d’obtenir de nouveaux droits à la retraite.

Pour les employeurs

La présence des retraités intérimaires est très appréciée des entreprises, pour plusieurs raisons. Ce public, généralement libéré des charges familiales et plus casanier dans ses choix de vie, est jugé plus fiable, ponctuel et sérieux que la moyenne des salariés. La faculté d'adaptation des seniors est également plébiscitée.

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