L'intérim non cadre : avantages et inconvénients

Sommaire

L’intérim non cadre est une forme de travail temporaire qui concerne les salariés non pourvus du statut cadre : employés, ouvriers... Elle concerne la plus grande partie des intérimaires. PagesJaunes fait le point sur le mode d'emploi de l'intérim non cadre, ses avantages et inconvénients.

Intérim non cadre, mode d'emploi

L’intérim est une relation de travail tripartite impliquant l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise utilisatrice et l’intérimaire. Un contrat de travail est conclu entre l'intérimaire et l'agence d'intérim, qui est l'employeur de ce dernier.

L’entreprise de travail temporaire est sollicitée par une entreprise utilisatrice nécessitant un intérimaire (remplacement d'un salarié absent, emploi saisonnier, accroissement temporaire d'activité, etc.)

L’entreprise de travail temporaire signe un contrat de mission avec celui de ses salariés dont les compétences correspondent à la mission recherchée et le met à la disposition de l’entreprise utilisatrice. Un contrat d'intérim peut aller de 1 jour et 18 mois, exceptionnellement 24 mois. On peut renouveler un contrat d’intérim une fois. 

L’intérimaire est rémunéré par l’entreprise de travail temporaire, qui refacture les heures effectuées à l’entreprise utilisatrice. Le salaire versé à l’intérimaire doit être équivalent à celui de la personne qu’il remplace ou à son niveau de poste. 

Bon à savoir : il existe de nombreuses agences d’intérim. Certaines spécialisées dans des secteurs d’activité, d’autres plus généralistes. Il n’y a pas d’âge pour s’inscrire. Ne pas hésiter à s’inscrire dans plusieurs agences, avec CV et lettre de motivation, afin de multiplier ses chances. S'ensuit un entretien avec un chargé de recrutement, qui est l'occasion d’expliquer ses attentes : secteurs d’activité préféré, durée maximum des missions attendues, etc.

Les fonctions concernées par l'intérim non cadre

L'intérim non cadre peut être mis en place dans tous les secteurs d'activité : 

Bon à savoir : la loi n° 2021-502 du 26 avril 2021, dite « loi Rist » et entrée en vigueur le 3 avril 2023, encadre les tarifs de l’intérim médical avec un plafond de rémunération fixé à 1 390 € brut pour une mission de 24 heures.

L'intérim non cadre rassemble, de loin, les plus gros effectifs du travail temporaire. Le secteur de l'intérim comptait ainsi plus d'un tiers d'ouvriers non qualifiés en 2014, et une grande part d'employés du secteur secondaire (commerce, secrétariat, services, etc.).

Intérim non cadre : les avantages

Pour l'entreprise utilisatrice

Les entreprises utilisatrices trouvent de nombreux avantages à s'attacher les services d'un intérimaire non cadre : une main d'oeuvre qualifiée, souple et motivée ; des tâches administratives réduites, l'agence d'intérim prenant en charge rédaction du contrat, règlement du salaire et des charges sociales, à la clé, une trésorerie allégée ; une date de fin de mission adaptable en fonction des besoins de l'entreprise (à condition que cette possibilité soit mentionnée dans le contrat de mise à disposition ou dans l'avenant de renouvellement du contrat).

Bon à savoir : la loi Pacte n° 2019-486 du 22 mai 2019 a allongé le délai prévu pour que les entreprises nouvelles se mettent en conformité avec l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés. Depuis le 1er janvier 2020, ce délai est passé de 3 à 5 ans.

Pour l'intérimaire

Le recours au travail temporaire conjugue également de multiples atouts côté salarié :

  • conserver un emploi en période de crise économique : faire des missions intérim évite de rester inactif en attendant de décrocher un emploi stable ;
  • développer son réseau professionnel et faire ses preuves auprès d'une entreprise ;
  • augmenter ses chances de trouver un CDI (contrat à durée indéterminée). Près d'un salarié sur 4 s'est vu proposer un tel contrat à la fin de sa mission de travail temporaire ;
  • acquérir de l'expérience (notamment pour les jeunes diplômés) ;
  • développer des compétences professionnelles (particulièrement pour les employés du secteur commercial) ;
  • accéder à une formation professionnelle ;
  • se familiariser à des environnements professionnels différents ;
  • rompre la monotonie : changer régulièrement de mission ou d'employeur permet d'éviter la lassitude ;
  • bénéficier d'avantages sociaux : prime de précarité de 10 %, congés payés majorés de 10 %, etc. Autant de points qui expliquent la réputation de "bon payeur" de l'intérim.

Les inconvénients de l'intérim non cadre

Pour l'entreprise utilisatrice : l'intérim non cadre, une formule nettement plus coûteuse que le CDD (contrat à durée déterminée)

La société d'intérim facture à l'entreprise qui bénéficie de l'employé des frais multiples (dont la TVA), qui peuvent finir par représenter de 2 à 2,5 fois le montant du salaire brut. La différence entre la facture d'intérim et le coût du CDD avec les charges varie ainsi entre 15 % et 30 %.

L'entreprise utilisatrice perd aussi, sur l'intérim non cadre, la récupération de la réduction générale de cotisations patronales. Soit, sur des niveaux de salaires proches du SMIC, des allègements de charges qui peuvent atteindre plus de 30 % de la rémunération. Mais aussi l'allègement des cotisations d’assurance maladie de 6 points pour les rémunérations inférieures ou égales à 2,5 SMIC.

Période d'essai : plus courte en intérim non cadre qu'en CDD

La période d'essai, qui permet aux deux parties de s'assurer de la bonne adaptation au poste, est nettement plus longue en CDD (jusqu'à un mois) qu'en intérim non cadre (5 jours maximum).

Pour l'intérimaire

Pour le salarié, le recours à l'intérim non cadre revêt divers inconvénients : la précarité, l'incertitude du lendemain, le fait de changer régulièrement d'employeurs et d'environnements professionnels, les revenus irréguliers, etc. Le travail en intérim peut aussi compliquer la négociation d'un crédit avec les banques.

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